jeudi 1 octobre 2009

L'Écoblanchiment, spécialité politique française ...

Tout d'abord je tiens à clarifier quelque chose: Je suis écologiste... enfin, je ne suis pas encarté chez les verts, mais, je trie mes déchets, je consomme très peu d'eau (j'ai du mal avec la douche mais je me soigne), j'achète des équipements électro-ménagers A+, j'utilise énormément les transports en commun, je ne fais jamais que co-voiturer, jamais je n'utilise un véhicule polluant non collectif pour mes déplacements personnels: seulement mes chaussures, ou des rollers, ou un vélo. J'ai tout d'un bobo néo-rural, mais en fait non, je suis juste un néo-rural qui a trop peur de la voiture pour s'enfermer dans une de ces machines tout seul, et qui est passionné des innovations technologiques des produits économiques A+.

Mais il y a quelque chose qui me dérange au plus haut point, dans la cause écolo, c'est qu'elle sert profusément les politiques, à très mauvais escient, et y compris les élus locaux. Surfant sur la vague médiatique qui nous porte un paquet d'écumes alarmistes, tantôt sur le dioxyde de carbone, son effet de serre et le réchauffement climatique, tantôt sur la raréfaction de l'eau dans les terres, l'augmentation de son niveau sur les côtes, et plus rarement sur le traitement de nos déchets.

Bref: la catastrophe. Mais je tenais aussi à clarifier un autre point. Je dispose initialement d'une formation scientifique, et j'ai toujours eu un respect immense, une passion même, pour les choses expliquées, rationnellement, beaucoup plus que les choses crues (dans le sens croire et non pas le contraire de cuites !). Je laisse peu de place à la foi dans notre connaissance de la nature (pour la spiritualité c'est un autre problème que j'aborderai peut-être ultérieurement), et beaucoup plus à la science.

Ainsi, je disconviens quand j'entends un élu local vendre sa zone "Espaces Naturels Sensibles" (E.N.S., dont j'avais déjà parlé ici) expliquant que celle-ci est un plus pour l'environnement. Surtout, si dans le milieu rural où je me trouve, il s'agit d'une zone vierge (forêt, rivière, vallée), sachant que la condition sine qua non de la préemption E.N.S. est la mise à disposition (et donc la circulation) du public (L142-2 du code de l'urbanisme). Non, vraiment, si un Maire vous vend ça avec une touche écolo, il faut que vous compreniez que c'est juste pour toucher les subventions départementales dont l'objectif est l'aménagement de ces zones. Et là où le concitoyen est à peine pris pour un citoyen, et surtout pris pour ... enfin vous m'avez compris, c'est parce que nous pouvons entendre le mot "naturel" dans le libellé du nom E.N.S., donc les élus sans état d'âme se jettent sur l'occasion pour écoblanchir.

Voila donc ce que sont les E.N.S., du bon vieil écoblanchiment, je préfère personnellement le terme anglo-saxon: du bon vieux greenwashing, et pour les E.N.S. cela remonte, dans leur forme actuelle, aux années 1970.

Les élus nationaux ou locaux, selon moi, se catégorisent en deux groupes:
_ Le premier, ce sont ceux qui recherchent réellement la décroissance qui s'accompagneraient de mesures assez cohérentes entre elles (produire plus intelligemment en utilisant moins d'énergie, par exemple, rendant l'activité économique durable puisque moins dépendante d'acteurs extérieurs).
_ Le second groupe se préoccupe peu d'un éventuel danger écologique, ce qu'ils veulent c'est... assez flou, mais visiblement au niveau national, aujourd'hui, une Taxe Carbone les arrangerait bien, donc, à mon avis, ils veulent juste équilibrer un budget qui sombre dans les tréfonds des déficits décennaux additionnés. Au niveau local, des subventions, comme je vous l'ai montré juste avant avec les E.N.S. .

Pour ce second groupe, l'argument écologiste leur permet de tout passer, y compris sous le nez des verts:
Prenez le bonus écologique par exemple, vous vous rendez compte que l'objectif est de maintenir le marché automobile français et européen, experts en petites voitures économiques (et à la marge, ça aide un peu les japonais qui font de bons hybrides, mais c'est négligeable) ? Mieux: Vous vous rendez bien compte que la prime à la casse vous incite à jeter 1.5 tonnes de déchet (votre ancien véhicule), partiellement recyclé, dans la nature, pour vous acheter une voiture neuve censée être un peu plus propre (mais toujours d'1.5 tonnes environ)...

Il y a un grand absent des objets du débat sur l'écologie aujourd'hui en France, c'est le traitement des déchets justement. Le tri sélectif a vingt ans de retard sur l'Allemagne, l'Autriche et la Belgique, les bacs à compost sont encore trop rares, et pire, les politiques publiques sont encore trop largement orientées sur l'incinération, l'enfouissement ou l'exportation des déchets en dehors de la collectivité. Pas de coûteux centre de tri ni de recyclage. Ah, en revanche, de l'Espace Naturel Sensible, du Musée de la Nature, de la valorisation de nos paysages... à profusion.

Mais pour revenir à notre sujet du Greenwashing, ce matin, je suis dubitatif devant les échanges bas de gamme, entre l'imbécile Hulot qui va sortir un film culpabilisant, et surtout payant (contrairement à celui-ci) et le scientifique politique Allègre qui utilise son intelligence à si mauvais escient. Et pour ceux qui aiment la science, car en fait, c'est surtout ce lien qui m'a inspiré l'écriture du billet de ce jour, vous pouvez écouter ou mieux, regarder l'intervention de Vincent Courtillot, géologue et géophysicien, directeur de l'institut de physique du globe, ancien enseignant de Stanford, membre de l'Académie des sciences, spécialiste de géomagnétisme, spécialiste des phénomènes de volcanisme géant.... Peut-être verrez-vous le réchauffement climatique, sous un autre angle.


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