mercredi 20 avril 2011

Mes plus plates excuses...

C'est une immense culpabilité qui me pousse à écrire ce billet, alors autant m'en débarrasser dès le titre et l'introduction: à tous ceux qui me lisent, ou qui ont prêté attention aux divagations absurdes de cet élu d'opposition inutile (en existe-t'il un seul qui le soit?), pardon pour mon absence prolongée.

Comme il serait commode de me justifier à grands renforts d'emploi du temps ingérable: la naissance du plus beau bébé du monde (ex-aequo avec les deux précédents), mon investissement dans une infructueuse campagne électorale pour ravir mon canton au candidat sortant, mon employeur qui supporte de moins en moins cette activité politique bénévole. Quelle facilité, et quel mensonge que d'imaginer pouvoir résumer ainsi la simple aridité des idées que j'avais pris l'habitude d'exposer.

J'admire FalconHill, Zythom, Authueil, ou d'autres, blogueurs féconds de la première heure, rompus à une discipline d'écriture que j'ai du mal à imaginer. La fausse simplicité avec laquelle ils publient leur pensée m'agace, m'exaspère parfois, me frustre assurément.

Pourquoi continuer d'écrire dans ce blog si je n'(en?) éprouve plus aucun plaisir? J'avoue avoir du mal à donner du sens à ma démarche, et ce qui me semblait naturel hier est une torture pour mon esprit fatigué aujourd'hui.

Et puis, il y a le micro-blogging. Quelle horrible dénomination pour simplement définir une forme de discussion sur Internet. Twitter me fait énormément penser à une version moderne de l'IRC. Pour ceux qui ne connaissent pas IRC (Internet Relay Chat), sachez qu'il est souvent considéré (à tort) comme l'ancêtre du "chat" de type MSN, en réalité IRC comprend des possibilités de discussions publiques, privées, par thème, avec un semblant de modération... Bref, Twitter en est un genre de version "web", où chacun d'entre nous se situe dans un canal de discussion personnalisé avec les gens qui l'apprécient et qu'il apprécie.

Ce micro-blogging n'a rien du blogging, on y fait des bons mots, on y commente l'actualité en direct, mais, est-ce qu'une pensée se forme de cette activité collective? C'est ce qu'on voudrait tous croire. Le courant des messages que j'écoute et contribue, c'est une nuée d'étourneaux politiques qui passent des commentaires sur les Questions au Gouvernement de l'Assemblée Nationale, aux émissions plus ou moins politiques: Le Grand Journal, Ce Soir Ou Jamais, les interviews d'Aphatie, etc. Nous faisons tous la même chose, en même temps, tous ensemble; c'est insensé. Très éloigné de l'intelligence collective d'une fourmilière ou d'une ruche, nous ne bâtissons rien, nous courons après l'information comme un troupeau de mouton après le grain. A nous tous, nous formons l'écume de l'écume des jours, une petite mousse qui se forme à la surface de celle qui recouvre déjà le quotidien.

Nous inspectons l'actualité sous toutes ses coutures, pour mieux l'appréhender, terrorisés que nous sommes qu'elle puisse manquer de clarté: nos esprits ne peuvent être confus, si notre époque ne nous le semble pas.

Je divague déjà. Vous voyez comme il est difficile de coucher sa pensée sur son blog. Je réessayerai plus tard.

Encore pardon.