mercredi 28 octobre 2009

Actualité écologique

Je ne réagis que tardivement à la lecture du projet de loi Grenelle 2 par le Sénat. Elle s'acheva notamment sur un thème qui me tient à cœur (bien plus que l'anormal, hypothétiquement, changement climatique):
La gestion des déchets.

Ce que je retiens de cette lecture, c'est que les sénateurs ont adopté un article 77 ter modifiant l’article L. 5211-9-2 du Code général des collectivités territoriales (Mon cher C.G.C.T.) et permettant à un syndicat de communes ou un syndicat mixte responsable de la collecte des déchets de se voir transférer le pouvoir de police correspondant, à l’instar de ce que cette disposition prévoit déjà pour un établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre compétent, sachant les problèmes que nous avons pour empêcher le dépôt sauvage de déchets inappropriés autour des lieux de collecte d'ordures ménagères et de tri sélectif, c'est selon moi, un bon article. En revanche, le gouvernement s’est engagé à supprimer par décret l’article R. 2224-23 du C.G.C.T. relatif à l'obligation d'une collecte hebdomadaire des déchets ménagers. Je vois dans cette dernière suppression un cadeau certain pour les élus, mais beaucoup moins pour les concitoyens.

Les sénateurs ont aussi rejeté un amendement destiné à favoriser le compostage et la collecte séparée, en évitant le sur-dimensionnement des installations d'incinération, de méthanisation et de pré-traitement mécano-biologiques. C'est un manque absolu de courage politique sur ce sujet et contredit partiellement les propos même de Dominique Braye, actuel président du groupe d'étude sur les déchets, qui précise que "L'objectif est que seuls des déchets inertes soient enfouis". D'une part l'enfouissement est aussi absurde que l'incinération, et d'autre part, les collectivités rurales ne disposant pas de moyens colossaux, c'est l'une de ces deux solutions qui est choisie la plupart du temps.

Notons que le ministère de l'Ecologie et l'Ademe ont donné le coup d'envoi, le 15 octobre, d'une nouvelle campagne triennale de sensibilisation à la réduction des déchets destinée à la fois au grand public, aux entreprises et aux collectivités territoriales. Lancée sur tous les grands médias (télévision, presse écrite, radio et internet, avec un site dédié). L'Ademe devrait animer des ateliers au sein des collectivités lors de la Semaine européenne de la réduction des déchets, du 21 au 29 novembre.

Je ne vais pas m'étaler plus sur le sujet des déchets, il y a tellement à dire, avec les éco-organismes qui commencent à fleurir et dont je ne connais pas encore toutes les spécificités. L'important est que vous sachiez qu'il faut trier vos déchets, c'est même une décision économiquement efficace, les démonstrations ne manquent pas, même à l'échelle de quelques cantons, 10 % d'erreur de tri peut monopoliser deux personnes.

Toujours dans l'actualité, trois arrêtés attendus par nos services SPANC au moins depuis 2006:
Arrêté du 7 septembre 2009 fixant les prescriptions techniques applicables aux installations d'assainissement non collectif recevant une charge brute de pollution organique inférieure ou égale à 1,2 kg/j de DBO5, Arrêté du 7 septembre 2009 relatif aux modalités de l'exécution de la mission de contrôle des installations d'assainissement non collectif et enfin, Arrêté du 7 septembre 2009 définissant les modalités d'agrément des personnes réalisant les vidanges et prenant en charge le transport et l'élimination des matières extraites des installations d'assainissement non collectif.
Ceux qui vivent dans le milieu rural savent que le service public d'assainissement non collectif est un problème important, ne serait-ce parce qu'il nécessite l'emploi d'au moins un technicien, et que l'équilibre de ce poste budgétaire dépend notamment de la fréquence des visites de cette personne dans les installations des particuliers sur le territoire. Nous savons enfin les préconisations fixées par la réglementation sur ce point: "La commune définit une fréquence de contrôle périodique n'excédant pas huit ans" Art. 3 du second arrêté.

PS: Je reviens sur le prétendu réchauffement de la planète qui m'horripile de plus en plus, avec une "perle" entendue de la bouche de Christine Lagarde ne parlant pas moins que d'une "poêle à frire" laissée à nos enfants (Grand Jury RTL 27 septembre 2009) pour justifier la taxe carbone évidemment. J'aimerais bien que soit lancé un concours de "bêtises écolo-alarmiste" dans les jours qui viennent, cette "poêle" ferait office de belle casserole pour Mme la Ministre.

lundi 26 octobre 2009

Les laisser se leurrer


Parfois, quand le courage nous quitte, fatigués par les conflits liés à l'étiquette d'opposants qui nous a été collée à la peau, les simples élus locaux que nous sommes préfèrent adopter une stratégie plus calme: L'inertie. Cachée derrière ce quiétisme, et sans ignorer ses effets sur des politiciens drogués à l'initiative plus encore qu'à l'action, se révèle une vrai ruse.

Lors d'un conseil municipal, dans mon petit village rural, a été abordée la question de réaliser un projet de développement économique agricole. En dehors du fait qu'elle ne relève plus du domaine de nos compétences, puisqu'elle a été déléguée au niveau intercommunal, aucun argument raisonnable ne peut s'opposer à une telle idée... vraiment ? D'abord, consultons nos agriculteurs: ils contestent la viabilité et le réalisme. Bon. Consultons les techniciens maintenant, puisque, un tel plan regorge de détails dans lequel le diable ne manque pas de se dissimuler, et en l'occurrence, tout y est : assainissement, qualité de l'eau, impact environnemental et sanitaire... Un sac de nœuds duquel découlera de sérieux soucis pour la municipalité en place. En effet, le caractère de notre eau n'autorise pas ce projet, pas plus que le voisinage direct de notre petite agglomération. Pour courir après une petite subvention de 15000 euros, que nous n'obtiendrons pas (puisque nous ne disposons plus de la compétence nécessaire), ma commune "risque" de voir les propriétés de son eau et de son assainissement contrôlées plus rigoureusement, ce qui ne peut entraîner aucune objection de ma part.

Parfois, donc, nous récoltons avec chance, les fruits d'une non-manœuvre telle que la simple apathie.

mardi 20 octobre 2009

L'obscénité des vaniteux

Il est un phénomène, auquel je souhaite ne jamais céder. C'est la puérile grossièreté, l'adolescente répugnance, qui mûrit en une espèce de vulgarité volontairement virile, mais qui trahi la défaite consommée sur le terrain de la persuasion, défaite voulant se venger par l'administration d'une blessure mesquine.

C'est le coup porté, à terre, par l'homme vaincu, sans honneur, qui ne peut regarder son adversaire en face alors qu'il n'a pas décelé l'angle d'attaque convenable, le point faible de celui-ci. Ce déconfit est l'orgueilleux élu qui ne se jette dans un combat que s'il ne le sait gagné d'avance.

Et malgré une sensibilité particulière, je ne suis pas offensé par ce courrier reçu. Chaque terme utilisé, chaque référence évoquée, renvoie plus à la psychologie de l'épistolier qu'il ne fait mal au destinataire. Ces gros mots projettent sur ses écrits une ombre de fausse bravoure dans laquelle se dissimule une vraie pusillanimité.

Quelle facilité d'attaquer superficiellement l'adversaire de ses idées sur le terrain d'une joute d'injures. Les propos de fond sont brefs, et comme il est difficile pour le vaniteux de reconnaître la minceur de l'argumentation, il la cachette du sceau de l'infamie.

Au lieu d'une consécration, c'est alors l'anéantissement de ses idées qu'il célèbre. La colère noircit sa pensée, et c'est la mort de son caractère qui précédera la disparition de cet homme.

Cet homme qui confondra probablement jusqu'à son dernier souffle, persuasion et négociation, combat et échange, sprint et marathon, j'essaierai de ne jamais lui ressembler.

dimanche 11 octobre 2009

Népotisme et localité

Il est des moments magiques où l'actualité nous enseigne de nouveaux mots, celui de la semaine dernière est donc népotisme, «Le népotisme (emprunt à l'italien nepotismo, de nipote, « neveu ») est la tendance de certains papes, et par extension de certains dirigeants, à favoriser l'ascension de leur famille ou leur entourage dans la hiérarchie dont ils sont le sommet.» nous dit Wikipedia, ce mot là accompagnait même souvent les messages issus du buzz #jeansarkozypartout que Twitter a fait émerger ce week-end.

Nous pourrions bien évidemment traiter du problème de la nomination du dirigeant d'un Établissement Public à caractère Industriel et Commercial (E.P.I.C.), comme celui de l'aménagement de la Défense (statutaire définie dans le code de l'urbanisme pour l'E.P.A.D. l'E.P.G.D.), E.P.I.C. dont les promotions varient d'un établissement à l'autre, contrairement et à ne pas confondre, aux Établissement Public de Coopération Intercommunale (E.P.C.I., souvent traités sur ce blog), dont le Code Général des Collectivités Territoriales et le Code Électoral décrivent exhaustivement toutes les procédures de désignation.

Ma réflexion aurait plutôt tendance à porter sur les origines de ces accessions au pouvoir par filiation ou copinage: pourquoi un élu de la République, respectivement Président de celle-ci, ou d'une petite communauté de communes, d'un conseil général ou simple maire, choisissent ils librement un proche pour leur succéder ou bien occuper des postes à responsabilité, contre le bon sens, et souvent au risque d'une terrible impopularité dans le pays des guillotines et de la Révolution. Par exemple et respectivement: un rejeton, un fidèle réputé incompétent, l'enfant d'un ami, ou encore un ancien secrétaire ?

Le spectacle que donne nos dirigeants aujourd'hui, et au cours des trois ou quatre décennies passées nous apportent quelques réponses. C'est la trahison qui règne, et donc règne aussi la haine de ces traîtres auxquels a été associé tout le crédit d'un élu, en les inscrivant parfois au cœur des outils politiques de celui-ci. Nous ne comptons plus les guerres picrocholines opposant des alliés idéologiques, mais dont la soif de pouvoir dépasse la finalité de leurs idées. Cette course au pouvoir découle aussi clairement d'un déficit de confiance : «Si Chirac est élu, disposera-t'il des compétences pour mener notre programme d'une meilleure façon que nous ?» se demandèrent sans doute les balladuriens. Échaudé, le nouveau Président de 1995 leur répondît silencieusement, en décidant donc de s'entourer d'un gouvernement de (relativement) jeunes incompétents, doublés des plus fidèles de ses alliés. Cette petite digression nationale explique qu'un homme de pouvoir préfère parfois s'entourer d'une équipe dont il connaît l'incapacité, plutôt que d'hommes potentiellement dangereux, et ce n'est pas par charité envers les cadets de la politique. Le pouvoir, à l'échelle nationale comme locale, regorge de squelettes dans ses placards, de dossiers à faire dormir le plus longtemps possible, et de rivalités à tuer dans l'œuf.

Pour reprendre nos exemples respectifs, l'actuel Président de la République ne souhaite pas autant la réussite très peu probable de son fils en politique que l'étranglement d'un contre-pouvoir puissant au sein de son propre parti, puisque financé par le département et la zone d'activité les plus riches de France. Ce président de la communauté de communes a lancé tellement de dossiers que Koko le gorille pourrait mener son mandat à terme sans aucun souci, en apposant une croix en face de chaque papier lui étant présenté, et n'importe qui d'autre ralentirait ces plans, ce président de conseil général n'a aucune confiance dans les élus locaux lorsqu'il les voit fricoter avec le bord politique adverse, dès lors qu'une subvention, un porte-feuille, un poste serait disponible, certains brûleraient (j'exagère à peine) leur carte pour une simple photo à côté d'un ministre, et enfin, ce maire a tellement pris de liberté avec le droit, que seul un complice dévoué pourra reprendre les dossiers sans crainte de fuites, au moins le temps d'une prescription.

Alors, me direz-vous, un élu ne peut-il pas choisir sa succession ? Un élu ne peut-il pas désigner les personnes avec lesquelles il travaillera efficacement ? Si, bien sur, c'est un phénomène qui se produit fréquemment, avec l'accord des électeurs informés et éclairés. Il revêt souvent la forme suivante pour la succession des maires, par exemple: Le Maire confie une délégation de signature à l'un des autres conseillers municipaux, souvent un adjoint, encore plus souvent le premier adjoint, et durant la seconde moitié de son dernier mandat, de plus en plus de travail sera partagé, jusqu'aux élections suivantes, où il proposera à la population, son successeur. Ainsi, la "formation" de l'élu est indéniable et elle démontre sa réelle autonomie vis-à-vis de son prédécesseur, et enfin c'est l'électeur qui décide, d'autant plus facilement qu'il avait voté auparavant pour ce conseiller municipal.

Au sein d'un conseil général, et surtout d'une instance politique départementale, le minimum est d'organiser des primaires si l'on ne veut pas voir ses militants déçus de ce manque de consultation, voter avec les pieds, en allant pêcher le chevesne (même si c'est dégueulasse), le jour du scrutin.

Pour les établissement publics, la moindre des choses, c'est de sonder les élus des collectivités concernées. Ceux des Hauts-de-Seine sauront-ils le faire comprendre ?

jeudi 8 octobre 2009

Je vais Twitter ...

... si je trouve quelque chose à raconter en moins de 140 caractères, probablement des réactions "à chaud" sur l'actualité.

J'espère que cette expérience se révélera intéressante.

J'ai pas l'air enthousiaste hein ?

En fait je m'entraîne, 140 caractères, c'est court, surtout si je veux conserver une orthographe irréprochable.

Rendez-vous ici: http://twitter.com/elu_local

mercredi 7 octobre 2009

Le monde se paye les députés

Place, place, Authueil va hurler au poujadisme anti-parlementaire, alors que les élus locaux ont bon dos, et font eux-aussi l'objet d'attaques plus ou moins démagogiques.

C'est avec un grand plaisir que je salue cette excellente initiative du Monde, de publier un classement des députés par cumul de mandats (cumul auquel, personnellement, je ne m'oppose pas). Bizarrement, je m'attendais à voir ces statistiques sur le site de NosDeputes.fr et j'adorerais que ces informations soient corrélées entre elles: travail parlementaire mesurable, ramené au type de cumul.

Petit message pour les jeunes qui ne savent pas lire un histogramme en barres: pas la peine de taper sur l'UMP passez en classement par pourcentage et non par nombre de députés, et vous verrez que les moins cumulards sont les Verts et Modem (sauf Lassalle et de Rugy), et les plus cumulards sont les élus du nouveau centre.

Dominique Seux se paye les collectivités locales

Je suis un amateur de Dominique Seux, j'aime bien son "édito éco" et j'écoute avec intérêt son débat hebdomadaire avec Bernard Maris. Leurs visions techniciennes et évidemment un petit peu colorée politiquement, permettent en général de se faire une opinion, ou en tout cas de repenser la sienne, ce qui est toujours une bonne chose.

Mais ce matin, rien ne va plus, et Dominique Seux, selon moi, dérape complètement!

Il explique d'abord que le "Parlement va se prononcer d'une façon très partielle sur les impôts et les dépenses publiques", selon lui, le "grand absent" des débats, c'est le budget des collectivités locales, et de se demander si des "orientations générales ne doivent pas faire l'objet d'un débat politique national et pas seulement local."

Il frôle la démagogie en annonçant la hausse des impôts locaux. Évidemment qu'ils vont augmenter, puisque la loi va empêcher les collectivités de lever l'impôt via la taxe professionnelle en attribuant la T.P. à l'État (non elle ne disparaît pas, son assiette est recalculée), État qui reversera une dotation aux perdants (départements, communes...), cette dotation ne sera pas indexée sur l'inflation ou la croissance, c'est un des nombreux éléments de discorde, notamment pour les conseils généraux. Ensuite, le chroniqueur de France Inter nous explique que peu de personnes savent qu'une partie des dépenses des collectivités est payée par l'État. Évidemment, il s'agit de la dotation globale de fonctionnement (nous l'appelons D.G.F.), et comme expliqué dans la précédente phrase, elle sera d'autant plus augmentée que la Taxe Professionnelle sera compensée.

Et la plus grosse approximation en fin de chronique, qui me gonfle réellement: "en tout cas, ça c'est certain, les habitants d'une collectivité ne peuvent pas avoir une idée précise de tout ça, faute d'instance d'évaluation et de contre-pouvoir comme il en existe, quand même hein, pour l'État et la sécurité sociale.". Il faut savoir que Toute personne physique ou morale a le droit de demander communication des procès-verbaux du conseil municipal, des budgets et des comptes de la commune et des arrêtés municipaux (L2121-26 du Code général des collectivités territoriales, mon cher C.G.C.T). Par ailleurs, les finances d'une commune sont disponibles sous la forme d'une synthèse, sur internet, j'avais donné le lien ici, et je le redonne: c'est là.

Il continue, "Au niveau local, les élus ont peu à justifier au fond leur budget. Pourquoi, par exemple, alors voila une idée, ne pas donner à l'opposition locale, les moyens financiers de mener des contre-expertises." "Au niveau national, un débat au Parlement serait justifié, surtout que les parlementaires sont souvent des élus locaux." (Notez la petite référence au cumul des mandats.)
Il faut savoir que les élus locaux n'ont pas le droit de voter un budget de fonctionnement en déficit contrairement à d'autres (suivez mon regard). Je tiens à souligner la formidable proposition de Dominique Seux: Les collectivités dépensent beaucoup, donnons des moyens financiers à l'opposition pour faire son travail de contrôle. Dépensons plus, donc ?
Ne sommes-nous pas responsable devant nos électeurs ? Devons-nous dépenser encore plus d'argent public pour effectuer le contrôle que notre mandat nous oblige à effectuer ?
Pour rappel : L2122-21 du C.G.C.T., pour les communes: "Sous le contrôle du conseil municipal [...] le maire est chargé [...] De préparer et proposer le budget".
L2121-31 "Le conseil municipal arrête le compte administratif qui lui est annuellement présenté par le maire. [...] Il entend, débat et arrête les comptes de gestion des receveurs sauf règlement définitif."
Ce qui signifie que le conseil municipal dispose d'un outil de comparaison du compte administratif du Maire, c'est le compte de gestion du Trésor Public. Car en France, pour rappel: L'autorité qui exécute le budget et donne les ordres de paiement ou d'encaissement, est appelée l'ordonnateur (ici l'exécutif de la collectivité: Le Maire). Il est différent de celui qui manie les fonds, appelé le comptable, généralement un fonctionnaire du Trésor Public nommé par le Ministère du Budget et des Finances.
L2121-14 : "Dans les séances où le compte administratif du maire est débattu, le conseil municipal élit son président.", cet article est censé garantir la neutralité du contrôle (indépendant de l'exécutif local le temps de cette séance).

Enfin, la dette par habitant, toutes collectivités locales confondues, de la commune à la région, additionnées, représente moins que la moitié de la dette de l'État (10 000 euros, contre 20 000 pour l'État). Donc, personnellement, je pense que le Parlement ferait mieux de se mêler de ses affaires, et d'un point de vue plus général, je m'inquiète des attaques de moins en moins discrètes et de plus en plus nombreuses contre la décentralisation.

Carton rouge M. Seux.

mardi 6 octobre 2009

Supplique au législateur

Cher législateur,

Vous avez, depuis quelques années, très intelligemment réformé les collectivités. Dans ce que les experts appellent désormais le mille-feuille territorial, vous avez créé les E.P.C.I.. Les communautés de communes sont désormais les plus belles manifestations de leurs fonctionnements.

Seulement, ces Établissements Publics de Coopération Intercommunale ne disposent d'aucune stabilité, puisqu'à chaque instant, les conseillers constituant leur assemblée délibérante, et même ceux de leur bureau, présidents et vice-présidents, sont remplaçables par le conseil municipal qui les a désignés.

Les délégués des communes au conseil communautaire d'une communauté de communes sont élus par le conseil municipal de la commune parmi ses membres, au scrutin secret à la majorité absolue. Si après 2 tours de scrutin , aucun candidat n'a obtenu la majorité absolue, il est procédé à un troisième tour et l'élection a lieu à la majorité relative selon l'article L5211-7 du Code Général des Collectivités Territoriales (C.G.C.T.).

L'article L5211-8 du C.G.C.T. affirme le principe selon lequel le mandat des délégués est lié à celui du conseil municipal qui les a désignés mais sans préjudice des articles L2121-33 et L2122-10 du même code.

Or, l'article L2121-33 dispose expressément que ce principe de durée des fonctions n'empêche pas qu'il puisse être procédé à tout moment au remplacement des membres par une nouvelle désignation.

Il a ainsi été retenu qu'un conseil municipal a pu légitimement remplacer en cours de mandat municipal, un délégué par un autre, au motif de ses trop nombreuses absences aux réunions du syndicat (c.f. jurisprudence conseil d'État 19/10/1992 MM Chanard, Vaultrin, et syndicat des eaux de Battigny-gelaucourt- requête N°127.932 et n° 127-938).

Tels sont les éléments de réglementation dont nous disposons aujourd'hui.

Alors oui, je sais que seuls les conseils municipaux sont la manifestation la plus directe de la volonté des électeurs. Mais ne sont ils pas élus pour la totalité de leur mandat, et ce, même en cas de revirements politiques personnels ?

Pourquoi donc laisser au dessus de la tête des communautés de communes une telle épée de Damoclès, les laisser dans une telle instabilité potentielle ?

Cher législateur, amendez donc le L5211-8 et le L2121-33 du C.G.C.T. afin de donner aux communautés de communes toute la solidité qu'elles méritent.

Graveleux

« Vu comme on se fait enculer depuis des années, c'est pas le Téléthon qu'on devrait organiser, mais le Sidaction. »
- Un conseiller communautaire, qui en a marre de ne voir l'argent dépensé en masse que pour une seule commune.

Ok, j'avoue ça manque de classe. Mais heureusement, l'élu en question a empêché son voisin de la répéter à voix haute en plein conseil (et je les trahis, car ils m'ont confié cette aparté, une fois la réunion terminée).

Parfois (souvent ?), les élus locaux tapent aussi au dessous de la ceinture, voila donc ce que cela donne. Et quand c'est l'agacement, l'énervement qui prend le dessus, ces phrases peuvent se révéler extrêmement percutantes. Elles sont, à notre décharge, un défouloir nécessaire lorsque les opinions, entre les diverses parties autour de la table, divergent, et que les échanges frôlent l'injure.

NB: Chers sodomites, hétéro ou homo: oui, il y a un amalgame stupide dans cette petite phrase, et non je ne répondrai pas à d'éventuelles protestations de votre part !

lundi 5 octobre 2009

Skhizein

Un billet dont le titre est un hommage à ce formidable court-métrage: visible ici.

J'ai lu récemment qu'il ne fallait pas bloguer si le moral n'était pas là... Mais l'alternance de ce que les commentateurs politiques appelleraient de mauvaises et de bonnes "séquences" selon ce mot consacré, dans ma petite vie politique locale, m'empêche jusqu'à maintenant d'être ou complètement abattu ou totalement hilare.

Parfois, (souvent peut-être, car mon expérience est encore courte), la politique dépasse la fiction, c'est ce que j'ai appris en rencontrant un homme politique d'envergure nationale de mon département.

Il avait cherché, une semaine plus tôt, à entrer en contact avec moi, lorsqu'il avait appris qu'une poignée d'élus locaux, dont je faisais partie, se rebellait contre un ancien baron. Et, tout homme de gauche qu'il fut, il en voulait lui-même énormément à cet ancien maire étiqueté P.C.F. .

Nous discutions depuis une heure environ dans son bureau, lorsqu'il m'expliqua ce en quoi le rôle du Baron consistait exactement, et je compris alors ce que pouvait être un repoussoir.

Un repoussoir, c'est, dans ce cas, un individu, qui localement s'entoure de militants décérébrés (excusez-moi du pléonasme). Il prend d'une part une carte à l'extrême gauche, et d'autre part des positions ambiguës en commissions nationales (dans les instances de l'A.M.F., par exemple).

Localement toujours, il se réveille à chaque élection extra-communale (cantonales, régionales) pour agiter un message d'extrême gauche, mais sans soutenir de candidat en particulier, et même parfois en les décourageant: C'est précisément ce comportement, le repoussoir, il fait sortir un électorat de droite apeuré, et l'électorat de gauche n'ayant pas de candidat, ne s'exprime pas: victoire de la droite assurée.

Cette conversation me fit enfin comprendre pourquoi des élus qui n'auraient jamais du s'entendre avec ce baron, assistaient pourtant assidûment aux inaugurations de notre ancien Maire. Et maintenant, je ne peux m'empêcher de penser à tous ceux qui se sentent proches de cet épouvantail politique, ces gens, que je pourrais facilement qualifier de cocus contents, ont sans cesse été tyrannisés localement, ou aux ordres d'une personne qui trahissait régulièrement leurs convictions.

Et le plus triste dans tout cela, c'est de se demander ce qui peut se passer dans la tête d'un tel homme, un peu comme dans celle d'un Henri Debrus, qui serait à 91 centimètres ... de ses idées politiques.

PS: (je me sens obligé de le rappeler à chaque fois: je ne suis pas encarté, ni étiqueté).

jeudi 1 octobre 2009

L'Écoblanchiment, spécialité politique française ...

Tout d'abord je tiens à clarifier quelque chose: Je suis écologiste... enfin, je ne suis pas encarté chez les verts, mais, je trie mes déchets, je consomme très peu d'eau (j'ai du mal avec la douche mais je me soigne), j'achète des équipements électro-ménagers A+, j'utilise énormément les transports en commun, je ne fais jamais que co-voiturer, jamais je n'utilise un véhicule polluant non collectif pour mes déplacements personnels: seulement mes chaussures, ou des rollers, ou un vélo. J'ai tout d'un bobo néo-rural, mais en fait non, je suis juste un néo-rural qui a trop peur de la voiture pour s'enfermer dans une de ces machines tout seul, et qui est passionné des innovations technologiques des produits économiques A+.

Mais il y a quelque chose qui me dérange au plus haut point, dans la cause écolo, c'est qu'elle sert profusément les politiques, à très mauvais escient, et y compris les élus locaux. Surfant sur la vague médiatique qui nous porte un paquet d'écumes alarmistes, tantôt sur le dioxyde de carbone, son effet de serre et le réchauffement climatique, tantôt sur la raréfaction de l'eau dans les terres, l'augmentation de son niveau sur les côtes, et plus rarement sur le traitement de nos déchets.

Bref: la catastrophe. Mais je tenais aussi à clarifier un autre point. Je dispose initialement d'une formation scientifique, et j'ai toujours eu un respect immense, une passion même, pour les choses expliquées, rationnellement, beaucoup plus que les choses crues (dans le sens croire et non pas le contraire de cuites !). Je laisse peu de place à la foi dans notre connaissance de la nature (pour la spiritualité c'est un autre problème que j'aborderai peut-être ultérieurement), et beaucoup plus à la science.

Ainsi, je disconviens quand j'entends un élu local vendre sa zone "Espaces Naturels Sensibles" (E.N.S., dont j'avais déjà parlé ici) expliquant que celle-ci est un plus pour l'environnement. Surtout, si dans le milieu rural où je me trouve, il s'agit d'une zone vierge (forêt, rivière, vallée), sachant que la condition sine qua non de la préemption E.N.S. est la mise à disposition (et donc la circulation) du public (L142-2 du code de l'urbanisme). Non, vraiment, si un Maire vous vend ça avec une touche écolo, il faut que vous compreniez que c'est juste pour toucher les subventions départementales dont l'objectif est l'aménagement de ces zones. Et là où le concitoyen est à peine pris pour un citoyen, et surtout pris pour ... enfin vous m'avez compris, c'est parce que nous pouvons entendre le mot "naturel" dans le libellé du nom E.N.S., donc les élus sans état d'âme se jettent sur l'occasion pour écoblanchir.

Voila donc ce que sont les E.N.S., du bon vieil écoblanchiment, je préfère personnellement le terme anglo-saxon: du bon vieux greenwashing, et pour les E.N.S. cela remonte, dans leur forme actuelle, aux années 1970.

Les élus nationaux ou locaux, selon moi, se catégorisent en deux groupes:
_ Le premier, ce sont ceux qui recherchent réellement la décroissance qui s'accompagneraient de mesures assez cohérentes entre elles (produire plus intelligemment en utilisant moins d'énergie, par exemple, rendant l'activité économique durable puisque moins dépendante d'acteurs extérieurs).
_ Le second groupe se préoccupe peu d'un éventuel danger écologique, ce qu'ils veulent c'est... assez flou, mais visiblement au niveau national, aujourd'hui, une Taxe Carbone les arrangerait bien, donc, à mon avis, ils veulent juste équilibrer un budget qui sombre dans les tréfonds des déficits décennaux additionnés. Au niveau local, des subventions, comme je vous l'ai montré juste avant avec les E.N.S. .

Pour ce second groupe, l'argument écologiste leur permet de tout passer, y compris sous le nez des verts:
Prenez le bonus écologique par exemple, vous vous rendez compte que l'objectif est de maintenir le marché automobile français et européen, experts en petites voitures économiques (et à la marge, ça aide un peu les japonais qui font de bons hybrides, mais c'est négligeable) ? Mieux: Vous vous rendez bien compte que la prime à la casse vous incite à jeter 1.5 tonnes de déchet (votre ancien véhicule), partiellement recyclé, dans la nature, pour vous acheter une voiture neuve censée être un peu plus propre (mais toujours d'1.5 tonnes environ)...

Il y a un grand absent des objets du débat sur l'écologie aujourd'hui en France, c'est le traitement des déchets justement. Le tri sélectif a vingt ans de retard sur l'Allemagne, l'Autriche et la Belgique, les bacs à compost sont encore trop rares, et pire, les politiques publiques sont encore trop largement orientées sur l'incinération, l'enfouissement ou l'exportation des déchets en dehors de la collectivité. Pas de coûteux centre de tri ni de recyclage. Ah, en revanche, de l'Espace Naturel Sensible, du Musée de la Nature, de la valorisation de nos paysages... à profusion.

Mais pour revenir à notre sujet du Greenwashing, ce matin, je suis dubitatif devant les échanges bas de gamme, entre l'imbécile Hulot qui va sortir un film culpabilisant, et surtout payant (contrairement à celui-ci) et le scientifique politique Allègre qui utilise son intelligence à si mauvais escient. Et pour ceux qui aiment la science, car en fait, c'est surtout ce lien qui m'a inspiré l'écriture du billet de ce jour, vous pouvez écouter ou mieux, regarder l'intervention de Vincent Courtillot, géologue et géophysicien, directeur de l'institut de physique du globe, ancien enseignant de Stanford, membre de l'Académie des sciences, spécialiste de géomagnétisme, spécialiste des phénomènes de volcanisme géant.... Peut-être verrez-vous le réchauffement climatique, sous un autre angle.