lundi 22 juin 2009

L'arbre de la connaissance du bien et du mal...

Selon la Bible, l'arbre de la connaissance du bien et du mal se situait dans le jardin d'Eden, lieu où Adam et Ève furent créés par Dieu. Dieu défend à Adam de consommer des fruits de ce seul arbre, et l'avertit que s'il croque un seul morceau des fruits défendus, il mourra « certainement ».

Cet arbre c'est le fameux pommier, et ce billet est une digression de mon thème habituel, la collectivité locale, pour rendre hommage, de son vivant je vous rassure, à un homme qui compte beaucoup pour moi, et ce, tous les matins: C'est le chroniqueur de France Inter, Frédéric Pommier.

J'apprends, consterné, que "le titulaire de la revue de presse a été remercié dans les 2 heures qui ont suivi la prise de fonction de Philippe Val, et aucune proposition ne lui a été faite."

Parmi les nombreuses qualités du journaliste, j'appréciais ses plaisanteries matinales, je dégustais chacune de ses revues de presse comme une viennoiserie à la terrasse des cafés parisiens qui me manquent parfois.

Frédéric, Monsieur Pommier, puissiez-vous trouver une station sous la présidence de quelqu'un de plus tolérant que Philippe Val.

Abra " Cada " Bra

Pardonnez moi ce vilain jeu de mot, mais c'est la saison (rapport au billet précédent); aujourd'hui, j'aimerais vous parler d'une autorité administrative indépendante qui, comme une efficace formule cabalistique, permet d'obtenir des résultats extraordinaires en matière de communication avec les administrations (et votre Mairie en est une).

Pour ceux qui pensent "contrôle et sanction" ou Hadœpi, dès qu'ils entendent "autorité administrative", asseyez vous, et prenez le temps de visiter le très instructif site Internet de la Commission d'Accès aux Documents Administratifs (CADA). Cette commission vous permet de jouer "les gros bras" dans votre dialogue avec l'administration. Ce n'est pourtant qu'un médiateur, qui se contente de fournir un "avis", lorsque vous éprouvez des difficultés à obtenir des documents d'une administration.

Je distingue pour ma part un grand nombre de situations différentes qui requièrent un appel à la CADA, parmi lesquelles, la gestion entièrement opaque d'une collectivité. Vous vous trouvez dans ces circonstances, si, par exemple, vous êtes un entrepreneur vous étonnant de la fréquence avec laquelle un concurrent remporte des marchés publics, ou encore, lorsqu'un conseiller municipal vous fait part de son incompréhension sur tel ou tel élément du budget, surtout si cela dépasse plusieurs dizaines de milliers d'euros. Afin de ne pas paraitre procédurier, commencez par demander précisément, à l'oral, les documents au Maire (ou son secrétariat). Si un refus vous est présenté, ou bien lorsque l'information transmise se révèle volontairement parcellaire, il est déjà temps de saisir la CADA (les plus patients feront une vaine demande par écrit, suivie d'une relance en recommandé).

Pour les entrepreneurs notamment, (ou les élus souhaitant exercer un contrôle approfondi), sachez par exemple, que sous certaines réserves, "les mandats émis par une collectivité territoriale et les factures qui leur sont jointes sont communicables à toute personne qui en fait la demande, après occultation des mentions susceptibles de porter atteinte au secret de la vie privée ou au secret industriel et commercial."

Après une intervention de la CADA qui s'est avérée insuffisante, ou insatisfaisante, l'étape suivante est la saisine du juge administratif qui ne nécessite pas de faire appel à un avocat.

jeudi 18 juin 2009

Les outils de la mi-juin

L'été arrive, et avec lui un cortège de calembours, car l'élu local est un piètre humoriste qui n'arrive évidemment pas à la cheville d'un André Santini qui a hissé les mots d'esprit jusqu'aux plus hautes crêtes que la pensée puisse atteindre dans l'exercice politique.

Je faisais ici référence à l'appel du 18 juin 1940 (encore désolé), ou encore "l'appel historique du général De Gaulle à refuser la défaite et à poursuivre le combat contre l'ennemi", ce qui est à la fois plus long et vachement moins drôle que la pelle de la mi-juin.

Ahem. Un peu de solennité, c'est le décret du 10 mars 2006 qui a consacré le 18 juin de chaque année à la commémoration du fameux message, que je vous reproduis ici:

"Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement. Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s’est mis en rapport avec l’ennemi pour cesser le combat.
Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne, de l’ennemi.
Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd’hui.
Mais le dernier mot est-il dit ? L’espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non !
Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n’est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.
Car la France n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l’Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l’Angleterre, utiliser sans limites l’immense industrie des États-Unis.
Cette guerre n’est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n’est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n’empêchent pas qu’il y a, dans l’univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd’hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l’avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.
Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j’invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j’invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d’armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, à se mettre en rapport avec moi.
Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas.
Demain, comme aujourd’hui, je parlerai à la Radio de Londres."

Je suis toujours sidéré par la puissance de ce texte qui n'est pas moins, selon de nombreux historiens, que la base même du mouvement de Résistance française. Je vais, une fois n'est pas coutume, éviter le sacrilège d'ajouter le commentaire que Jean-Marie Bockel a produit pour l'occasion.

mercredi 17 juin 2009

La campagne en province

Mars 2008 ...

Il faisait encore frais dans nos montagnes, mais rien ne pouvait décourager le futur Maire, jeune retraité, ni les quelques membres de notre groupe dont les agendas regorgeaient de temps libre.
Je me suis joint à eux, pour les tournées de 3 ou 4 jours, on voyait environ 4 familles par journée, ce qui, somme toute, n'est pas d'une productivité remarquable. Néanmoins, dans la mesure où seulement deux ou trois cents électeurs feraient le déplacement, et que nous étions dotés d'un grand nombre de procurations garantissant 20% de la victoire (sur les conseils avisés du Maire actuel et du Directeur, qui étaient de vieux éléphants de la politique locale et qui ne laissaient rien au hasard), deux semaines à ce rythme nous assuraient une victoire facile: une victoire en un tour.

Chaque personne située à une étape de notre plan de vol accueillait notre équipée avec le sourire et souvent un bon café, ou un café moyen, mais alors agrémenté d'un bon digestif. Notre seul but consistait à convaincre de voter pour nous (évidemment), et comme un leitmotiv, de voter "liste unique", c'est-à-dire, ne rayer aucun nom de notre groupe, au profit d'un candidat de l'opposition (je consacrerai probablement un billet sur les procédures de vote dans les petites communes de moins de 3500 habitants en général et de celles de moins de 2500 en particulier, c'est du sport).

En tout cas, les visites furent finalement très instructives pour les futurs élus locaux dont j'aurai l'honneur de faire partie, nous vîmes les réalisations de certains habitants qui n'ont pas hésité, à leur frais, à retaper d'anciennes bâtisses, ou d'anciens chemins en pierre, "à l'ancienne", qu'avec une participation minime des précédentes municipalités. Je commençais à comprendre que la volonté des hommes pouvait dépasser la volonté politique. C'était la volonté des hommes qui changeait réellement les choses, nous n'aurions qu'un mandat de quelques années pour construire une belle route, avec la subvention de telle ou telle collectivité, un terrain de sport, grâce à l'État, ou peut être investir dans des projets à fort potentiel économique, mais là encore, en bénéficiant de fonds nationaux, voire européens. Eux, citoyens d'un hameau à l'autre, nous montraient comment avec leurs deux mains, leurs voisins, parfois leurs amis, souvent en investissant le moindre centime de leur retraite, avaient remis debout des pierres effondrées depuis plusieurs siècles déjà.

Ces promenades furent l'occasion pour moi de découvrir les premiers démons de notre futur Maire, qui fut longtemps le bras droit de son prédécesseur... peut-être plus même, et il ne cacha pas, un soir, sous l'effet de la fatigue, ou bien d'un alcool de poire qui se révéla plus fort que prévu, ses désirs de revanche contre tel ou tel habitant. L'un d'entre eux, semblait-il, osa envoyer une lettre ouverte à la population 25 ans plus tôt, pour dénoncer le monarchisme du petit Baron local. Le futur Maire ne se cacha pas de mijoter une expropriation pour un motif banal, je n'y prêtai pas d'importance sur l'instant, persuadé de pouvoir m'y opposer le moment venu.

L'agacement, et sa durée record, qu'a pu susciter ce simple courrier nourrira longtemps mes réflexions...

vendredi 12 juin 2009

Diffusion du film "Home"

-> Flashback de début mai

De Elu Local
à Assistante de Yann Arthus-Bertrand
sujet A propos de la diffusion du film : Home

Bonjour,

Je suis conseiller municipal dans un petit village rural [...], avec beaucoup d'agriculteurs, d'éleveurs, chasseurs, et leur familles, ainsi que ce que l'on appelle des néo-ruraux (dont je fais partie).
Je suis très intéressé par le projet "Home" de Yann Arthus-Bertrand, car nous disposons d'un matériel nous permettant de le diffuser dans une salle... Puisque, si je comprends bien, aucun droit n'est réclamé, cela nous permettrait de faire une grande première dans notre commune, à savoir la diffusion d'un film de cinéma, en même temps que sa sortie en salle.
J'aurais aimé savoir quelle est le meilleur moyen technique dont nous pourrions disposer pour diffuser ce film de manière "sure"...
sera-t'il disponible en téléchargement légal (autrement qu'en streaming, car nous n'avons pas un très bon débit), ou encore, pourrait-on commander le DVD à la Mairie ? Peut-être avez vous déjà pensé à ce genre de problématiques et disposez de solutions toute prêtes !

Dans l'attente de votre réponse,

Merci

Elu Local
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De Assistante de Yann Arthus-Bertrand
à Elu Local

Bonjour,

Nous vous remercions chaleureusement de l'intérêt que vous portez au film
Home de Yann Arthus-Bertrand.

Pour une éventuelle projection du film dans votre ville, je vous invite à
contacter directement l¹équipe de distribution d¹Europacorp :

· Wwww wwww wwwww@europacorp.com
· Xxxx Xxxx xxxxx@europacorp.com
· Yyyy Yyyy yyyyy@europacorp.com
· Zzzz Zzzz zzzzz@europacorp.com

Très sincèrement,

Assistante de Yann Arthus-Bertrand
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La remise a échoué pour ces destinataires ou listes de distribution :

Wwww wwww
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De Zzzzz Zzzzz
à Elu Local
cc Xxxxx Xxxxx

Monsieur,
Si votre projection n'est pas en 35 mm, ce n'est pas la Distribution France qui s'en charge.
Sachez que le DVD sera disponible dans les FNAC dès le 5 juin.
Etes-vous situés près d'un cinéma ?
A bientôt,
Zzzzz Zzzzz
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De Elu Local
à Zzzzz Zzzzz

Bonjour,

Merci pour votre réponse. Non, nous ne disposons que de projecteurs
vidéo pour ordinateurs.
Le cinéma le plus proche est a plus d'une heure de voiture (notre
commune est au cœur du département de [...], a XXXm d'altitude).
Nous essaierons alors de nous procurer le DVD disponible a la FNAC.
Ne serait-il pas possible de pre-commander le DVD pour se le faire
livrer en Mairie ?

Cordialement,

Elu Local
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De Zzzzz Zzzzz
à Elu Local
cc Xxxxx Xxxxx

Cher Elu Local,
Je ne peux pas vous répondre pour la précommande de DVD, nous ne faisons que la distribution en 35 mm.
Cordialement,

Zzzzz

Galère habituelle ...

mardi 9 juin 2009

Journée nationale d'hommage aux "Morts pour la France" en Indochine

J'apprends que l'on célèbre, depuis un décret du 26 mai 2005 (publié au Journal Officiel le 27 mai de la même année), une journée nationale d'hommage aux « Morts pour la France » en Indochine, et cette année, elle tomba le 8 juin.

Afin de ne pas souffrir d'une désaffection trop grande des citoyens, la plupart des cérémonies ont été départementales (organisées dans le chef-lieu de votre département), vous ne vous étonnâtes donc aucunement que votre mairie n'organisa pas une traditionnelle matinée avec minute de silence et "pot de l'amitié" (ou "pot du souvenir", je ne sais pas vraiment, j'invite les pique-assiettes professionnels à préciser ici ces termes techniques).

Comme pour toutes les journées nationales, les bâtiments publics devaient être pavoisés, aux couleurs nationales. J'en profite pour me moquer des mauvais élèves qui n'ont pas hissé le drapeau le 3 juin, en souvenir des victimes du crash aérien.
(Non, ce n'est pas une blague, le préfet nous a réellement envoyé ceci:
"Conformément à la demande du Président de la République, les drapeaux seront mis en berne sur les bâtiments et édifices publics toute la journée du 3 Juin 2009, en hommage à la mémoire des victimes de la catastrophe aérienne survenue le 1er juin 2009.").

Pour mémoire, et cours de rattrapage sur l'Histoire de notre belle Nation, le discours d'hommage de Jean-Marie Bockel ( Secrétaire d'Etat à la Défense et aux Anciens Combattants ) qui fut lu hier :

MESSAGE DE M. JEAN-MARIE BOCKEL, SECRETAIRE D'ETAT A LA DEFENSE ET AUX ANCIENS COMBATTANTS
A L'OCCASION DE LA JOURNEE NATIONALE D'HOMMAGE AUX «MORTS POUR LA FRANCE» EN INDOCHINE
8 JUIN 2009

Depuis quatre ans, en cette «Journée nationale» dédiée aux «morts pour la France en Indochine», notre pays a rendez-vous avec son histoire pour honorer le souvenir de ceux qui sont tombés loin de leur foyer entre 1939 et 1954.

Aujourd'hui, la Nation tout entière rend ainsi hommage à ces hommes qui ont porté haut Les couleurs et les valeurs de la France en Indochine.

Durant quinze ans, ces hommes ont servi la France en Indochine et y ont accompli leur devoir.

Il nous appartient aujourd'hui de ne pas laisser cette histoire tomber dans l'oubli et de veiller à ce qu'elle ne soit pas reléguée aux confins de notre mémoire nationale.

Dès 1939, l'Indochine fut un théâtre à part entière des combats de la Seconde Guerre mondiale. Les soldats français y luttèrent avec bravoure et abnégation contre l'Occupant japonais. A travers leurs faits d'armes, ces soldats participèrent pleinement à la victoire finale contre les forces de l'Axe.

Contre le Vietminh, les hommes auxquels nous rendons aujourd'hui hommage devaient être par la suite précipités dans un conflit d'un autre type.

Enveloppés dans les spasmes de l'Histoire, ils assistèrent à l'enfantement d'un monde nouveau. Ils furent témoins et acteurs de la première déchirure de l'Empire français.

Cette guerre à laquelle ils étaient si peu préparés, ils surent y faire face, avec le sens de l'honneur et du devoir, avec abnégation.

Alors que nous célébrons cette année le 55e anniversaire de la bataille de Dien Bien Phu, nous n'oublions pas le comportement héroïque de ces hommes sautant avec détermination dans la cuvette de l'enfer afin de porter secours à leurs camarades.

Nous n'oublions pas que le monde entier retint son souffle en ce printemps 1954, voyant ces hommes se précipiter dans la fournaise de Dien Bien Phu où les points d'appuis tombaient les uns après les autres, écrasés sous une pluie de fer et de feu, submergés, malgré une résistance acharnée, par les forces du Vietminh.

A travers toutes les vicissitudes de l'Histoire, les hommes de Dien Bien Phu sont entrés dans la légende : ils incarnent pour toujours l'héroïsme et l'esprit de sacrifice des combattants de la guerre d'Indochine.

Loin de leurs pays et de leurs familles, ces hommes ont donné le meilleur d'eux-mêmes souvent jusqu'au sacrifice suprême.

Depuis le 26 mai 2005 et l'instauration de celle journée nationale de commémoration, ils occupent enfin la place éminente qui leur revient au sein de notre mémoire collective.

Aujourd'hui, c'est l'ensemble de la communauté nationale qui se rassemble et se souvient du courage de ces hommes.

Aujourd'hui, c'est l'ensemble de la communauté nationale qui rend un hommage solennel aux combattants des guerres d'Indochine.


Jean-Marie Bockel

dimanche 7 juin 2009

Routine électorale ...

Il faisait un temps à ne pas mettre un électeur dehors ce dimanche 7 juin 2009. J'ai tout de même pris mes fonctions d'assesseur, seul conseiller municipal présent cet après-midi ; le Maire et une partie des membres du conseil, goûtant peu aux devoirs étant échus à leur mandat, dès lors qu'il ne s'agit pas de parader aux côtés d'un élu national lors d'une inauguration.

30% des électeurs inscrits à ce bureau s'étaient présentés depuis le matin 8h, et en dehors de cette pénurie de votes, assez exceptionnelle après les Présidentielles, les Législatives et les Municipales, aucun évènement inhabituel ne se produisit. Par "inhabituel", il faut évidemment comprendre que dans cette petite commune, rien ne nous surprend plus.

Ainsi, un électeur, jeune fils d'un habitant haï par l'Ancien Maire, se trouva stupéfait d'être radié, encore, des listes d'émargements (le grand classeur sur lequel vous apposez votre signature à l'issue de la procédure de vote). Aux dires de ses parents, présents à ce moment, ils avaient déjà acquis au tribunal, un an auparavant, à la veille des municipales, la réintégration de leur bambin aux heureux électeurs de notre village. Étant le seul élu du bureau, et à priori une certaine responsabilité me revenant, je pris la décision de remuer ciel et terre pour savoir précisément ce qu'il s'était produit: J'appelai la Secrétaire Générale, puis le Maire, leur transmettant aussi bien que possible la pression que la famille présente dans le bureau exerçait actuellement sur moi, et alors que je demandai finalement "Une commission s'est elle réunie pour réviser les listes ?", le Maire, qui m'avait d'abord demandé plusieurs fois de refuser le vote, eut un éclair de lucidité : "Vérifiez donc en fin de liste, les corrections s'y trouvent peut-être ...", c'était le cas. (Tout cela aurait du être résolu plus vite si tout le monde ne s'était pas empressé de choisir la solution de refuser le vote d'un habitant sous prétexte qu'il ne se trouva pas dans les bonnes grâces de la municipalité...).

Plus tard, une électrice, probablement pressée d'accomplir son devoir électoral, mit un bulletin dans l'enveloppe sous les regards médusés des scrutateurs. Nous ne voulions pas faire mauvaise figure mais vérifiions après son départ que le Président du bureau de vote, en l'occurrence, le Maire (qui devait actuellement attaquer son troisième apéro), aurait du la forcer à passer par l'isoloir. Pas grave, "ça se passe comme ça" chez nous, pour paraphraser l'enseigne de fast food.

En fin de journée, 45% des inscrits s'étaient présentés... petite journée (80% ayant participé aux Municipales ou aux Présidentielles !)