Je me permets un flashback encore (c'est le principe des messages libellés Historique, pour ceux qui n'ont pas compris) !
Après avoir été approchés par le futur Maire, nous nous étions tous réunis pour définir les objectifs de notre groupe, et les méthodes de campagne. Un rapide tour de table donna lieu à une présentation de chaque membre de notre équipe. En tant que héritiers du conseil municipal sortant, nous en étions une version expurgée des démissionnaires précédents. A peu près toutes les minorités s'y trouvaient (comme je l'avais expliqué ici) auxquelles s'ajoutaient le Directeur et le Successeur. Une armée renouvelée au deux tiers, il ne restait plus qu'à affûter nos arguments.
Le Directeur prit les devants, en expliquant que nous étions les seuls candidats sérieux (une liste uniquement s'opposait à nous, et elle était fondée par des contestataires élevés contre la personnalité, et les méthodes monarchiques de notre futur ancien maire). Le Successeur en rajouta, avec moins de classe. Étrangement, je décelais une sorte de faisceau d'indices qui esquissait un tableau déplaisant. D'abord, je savais que, politiquement parlant, nous avions tous des opinions variées, autour de cette table se trouvaient des catholiques conservateurs, des protestants libéraux, des communistes (est-il nécessaire de préciser "athées"), pourtant une certaine unanimité se dégageait systématiquement de nos conversations. Certes, en période électorale, cela peut être naturel de chercher un consensus, mais là, nous étions entre nous... Ensuite, vint l'attaque destinée aux "opposants", je fus stupéfait de la dureté de la charge. L'élaboration d'une lettre, à la limite de la diffamation, fut évoquée, comme si notre assemblée disposait d'une forme de supériorité morale sur toutes les autres. Je crus reconnaître plusieurs fois des symptômes que Milgram ou Asch avaient étudiés, dans lesquels un individu se livrait à un comportement malsain, lorsqu'il était soumis à une autorité (Le Directeur) ou un groupe.
Puis, un agenda précis des quartiers à visiter fut établi : les électeurs à rencontrer, au pire les indécis clairement identifiés, mais essentiellement les alliés qui nous motiveraient, en évitant soigneusement ceux qui avaient la réputation de détester notre prédécesseur. Cette lâcheté intellectuelle qui consistait à éluder les vrais débats, ne me seyait pas...
Mais, comme tous, dans un silence approbateur, je me soumettais à cette insurmontable pression de conformité.
Après avoir été approchés par le futur Maire, nous nous étions tous réunis pour définir les objectifs de notre groupe, et les méthodes de campagne. Un rapide tour de table donna lieu à une présentation de chaque membre de notre équipe. En tant que héritiers du conseil municipal sortant, nous en étions une version expurgée des démissionnaires précédents. A peu près toutes les minorités s'y trouvaient (comme je l'avais expliqué ici) auxquelles s'ajoutaient le Directeur et le Successeur. Une armée renouvelée au deux tiers, il ne restait plus qu'à affûter nos arguments.
Le Directeur prit les devants, en expliquant que nous étions les seuls candidats sérieux (une liste uniquement s'opposait à nous, et elle était fondée par des contestataires élevés contre la personnalité, et les méthodes monarchiques de notre futur ancien maire). Le Successeur en rajouta, avec moins de classe. Étrangement, je décelais une sorte de faisceau d'indices qui esquissait un tableau déplaisant. D'abord, je savais que, politiquement parlant, nous avions tous des opinions variées, autour de cette table se trouvaient des catholiques conservateurs, des protestants libéraux, des communistes (est-il nécessaire de préciser "athées"), pourtant une certaine unanimité se dégageait systématiquement de nos conversations. Certes, en période électorale, cela peut être naturel de chercher un consensus, mais là, nous étions entre nous... Ensuite, vint l'attaque destinée aux "opposants", je fus stupéfait de la dureté de la charge. L'élaboration d'une lettre, à la limite de la diffamation, fut évoquée, comme si notre assemblée disposait d'une forme de supériorité morale sur toutes les autres. Je crus reconnaître plusieurs fois des symptômes que Milgram ou Asch avaient étudiés, dans lesquels un individu se livrait à un comportement malsain, lorsqu'il était soumis à une autorité (Le Directeur) ou un groupe.
Puis, un agenda précis des quartiers à visiter fut établi : les électeurs à rencontrer, au pire les indécis clairement identifiés, mais essentiellement les alliés qui nous motiveraient, en évitant soigneusement ceux qui avaient la réputation de détester notre prédécesseur. Cette lâcheté intellectuelle qui consistait à éluder les vrais débats, ne me seyait pas...
Mais, comme tous, dans un silence approbateur, je me soumettais à cette insurmontable pression de conformité.
Les liens vers les expériences de Milgram et Asch semblent incorrectes. Les voici corrigés :
RépondreSupprimerExpérience de Milgram (wikipedia.org)
Expérience de Asch (wikipedia.org)
Merci Antoine !
RépondreSupprimerÉvidemment, avec la publicité que zythom m'a faite, il fallait bien que je m'attende à recevoir de précieuses corrections de la part de son lectorat.