lundi 4 mai 2009

Com', mémo, ration !

Je ne peux m'empêcher de "balancer" une pratique à laquelle les élus, même les moins à l'aise avec les discours, se prêtent assidûment : C'est le passage obligé de la commémoration , si possible en évitant d'avoir le traditionnel speech à écrire ! 11 novembre, 8 mai, ou plus récemment, "Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la Déportation" (le dernier dimanche du mois d'avril de chaque année, depuis 1954, le saviez vous ?).

Il existe sur le site internet de votre préfecture, une section antisèches évènements, qui est régulièrement mise à jour avec les dates ET surtout, une allocution rédigée, soit par le Secrétaire d'Etat à la défense et aux anciens combattants pour les commémorations de la Victoire et l'Armistice, soit, dans le cas du souvenir des déportés, par un ensemble d'associations dont l'objet est la mémoire des résistants et des déportés.

En exclusivité, afin que vous puissiez juger de l'effort que votre élu aura fait dans la composition de son texte pour le 8 mai prochain, je vous fais donc part du message officiel de M. Jean-Marie Bockel :

Message de M. Jean-Marie Bockel, secrétaire d'Etat à la Défense et aux anciens combattants
Journée nationale de commémoration du 8 mai

Nous commémorons aujourd'hui le 64e anniversaire de la capitulation de l'Allemagne nazie, le 8 mai 1945.

Cette journée nationale rappelle la victoire du camp Allié contre le nazisme. Elle marque également la fin des combats de la Seconde Guerre mondiale en Europe.

Par l'ampleur des pertes humaines, des destructions matérielles et des souffrances infligées aux populations civiles, la Seconde Guerre mondiale se distingue de tous les autres conflits.

Elle s'illustre tristement par le mépris de l'humain.
Le système concentrationnaire mis en place par l'Allemagne nazie a fait reculer les frontières de la civilisation: les persécutions raciales, l'internement des populations civiles et l'horreur des camps d'extermination marquent le mépris de l'humain et le recul des valeurs héritées des Lumières.

Le 8 mai évoque ainsi la victoire des valeurs de la civilisation contre la barbarie, le triomphe de la démocratie contre le totalitarisme nazi.

Le 8 mai 1945, la France renaît de ses cendres. Elle efface· la honte de la défaite et de l'Armistice de juin 1940.

Avec ses années reconstituées, la France a participé pleinement à la victoire finale contre le nazisme. Elle n'a en réalité jamais cessé de combattre: à Londres, derrière le général de Gaulle, en France, dans les rangs de la résistance intérieure et partout ailleurs, sur terre, sur mer et dans les airs, des Français ont continué la lutte.

L'année qui s'est élancée le 15 août 1944 vers les plages de Provence témoigne de cette unité retrouvée de la nation française à l'heure des grands défis. Eléments gaullistes de la 1ère Division Française Libre, combattants de l'armée d'Afrique, tirailleurs sénégalais, goumiers marocains, bataillon des Antilles, Forces Françaises de l'Intérieur: c'est toute la France qui est au rendez-vous pour la Libération de son territoire.

C'est cette France réunifiée que le Président de la République Nicolas Sarkozy a souhaité mettre à l'honneur cette année, en se rendant le 8 mai à la Nartelle afin d'y honorer la mémoire des combattants du Débarquement de Provence.

Le 8 mai 1945, à l'heure de la victoire, la France siège aux côtés des Alliés à la table des vainqueurs et reçoit la capitulation de l'Allemagne nazie. Le 8 mai 1945, la France retrouve sa souveraineté et l'intégrité de ses frontières. Le 8 mai 1945, la France retrouve également son âme.

De l'horreur de la guerre est né aussi un espoir: celui d'un monde de coopération et de paix entre les peuples. La création des Nations Unies et la construction européenne, initiée dans l'élan de la reconstruction morale et politique de l'après-guerre, concrétisent cette promesse.
Cette journée nationale de commémoration nous rappelle enfin que la mémoire de ces évènements doit vivre, et qu'elle doit être transmise aux générations futures.

Aujourd'hui, les témoins, anciens résistants, déportés ou anciens combattants, sont toujours parmi nous pour effectuer ce nécessaire travail de mémoire.

Ainsi le 8 mai est également l'occasion pour nous, pour toute la Nation, de les honorer, en rappelant leurs engagements, leur courage et leurs sacrifices.

La journée nationale de commémoration du 8 mai occupe une place singulière dans l'ordre du souvenir.

Synonyme d'indicibles souffrances, cette journée du 8 mai nous rassemble également aujourd'hui autour de valeurs communes de liberté et de fraternité, qui demeurent au fondement même de notre contrat social et de notre identité.


Jean-Marie Bockel


Je me permet une petite remarque sur l'anaphore "Le 8 mai 1945". Certes, il est assez normal de retrouver cette locution plusieurs fois dans le discours du 8 mai. Mais, un paragraphe ne comporte pas moins de 3 répétitions de ce début de phrase, ce qui est saisissant pour un texte aussi court. C'est une des marques de fabrique d'Henri Guaino, plume de Nicolas Sarkozy, selon Jean Véronis qui a étudié cette figure de style. Le nègre des élus locaux aurait il, lui-même, fait appel à celui du Président ?

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