lundi 5 octobre 2009

Skhizein

Un billet dont le titre est un hommage à ce formidable court-métrage: visible ici.

J'ai lu récemment qu'il ne fallait pas bloguer si le moral n'était pas là... Mais l'alternance de ce que les commentateurs politiques appelleraient de mauvaises et de bonnes "séquences" selon ce mot consacré, dans ma petite vie politique locale, m'empêche jusqu'à maintenant d'être ou complètement abattu ou totalement hilare.

Parfois, (souvent peut-être, car mon expérience est encore courte), la politique dépasse la fiction, c'est ce que j'ai appris en rencontrant un homme politique d'envergure nationale de mon département.

Il avait cherché, une semaine plus tôt, à entrer en contact avec moi, lorsqu'il avait appris qu'une poignée d'élus locaux, dont je faisais partie, se rebellait contre un ancien baron. Et, tout homme de gauche qu'il fut, il en voulait lui-même énormément à cet ancien maire étiqueté P.C.F. .

Nous discutions depuis une heure environ dans son bureau, lorsqu'il m'expliqua ce en quoi le rôle du Baron consistait exactement, et je compris alors ce que pouvait être un repoussoir.

Un repoussoir, c'est, dans ce cas, un individu, qui localement s'entoure de militants décérébrés (excusez-moi du pléonasme). Il prend d'une part une carte à l'extrême gauche, et d'autre part des positions ambiguës en commissions nationales (dans les instances de l'A.M.F., par exemple).

Localement toujours, il se réveille à chaque élection extra-communale (cantonales, régionales) pour agiter un message d'extrême gauche, mais sans soutenir de candidat en particulier, et même parfois en les décourageant: C'est précisément ce comportement, le repoussoir, il fait sortir un électorat de droite apeuré, et l'électorat de gauche n'ayant pas de candidat, ne s'exprime pas: victoire de la droite assurée.

Cette conversation me fit enfin comprendre pourquoi des élus qui n'auraient jamais du s'entendre avec ce baron, assistaient pourtant assidûment aux inaugurations de notre ancien Maire. Et maintenant, je ne peux m'empêcher de penser à tous ceux qui se sentent proches de cet épouvantail politique, ces gens, que je pourrais facilement qualifier de cocus contents, ont sans cesse été tyrannisés localement, ou aux ordres d'une personne qui trahissait régulièrement leurs convictions.

Et le plus triste dans tout cela, c'est de se demander ce qui peut se passer dans la tête d'un tel homme, un peu comme dans celle d'un Henri Debrus, qui serait à 91 centimètres ... de ses idées politiques.

PS: (je me sens obligé de le rappeler à chaque fois: je ne suis pas encarté, ni étiqueté).

1 commentaire:

  1. Enfin, c'est pas moi qui le dit hein... (faut bloguer quand on a envie de bloguer).

    J'ai l'impression que j'aurais pu écrire ce billet aussi... Bon billet.

    Bonne semaine

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